Jessica OUBLIE
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Formation à l’utilisation du tableau numérique
interactif à l’Institut français du Bénin
A
l’occasion du mois de la francophonie, l’Institut
français du Bénin a organisé une formation à
l’utilisation du tableau numérique interactif (TNI)
en
classe,
à Cotonou du 25
au 29
mars
2013,
qui a réuni huit enseignants
de français langue étrangère (FLE). Ce projet a été appuyé par
une subvention accordée par l’Institut français de Paris dans le
cadre de l’appel à projet Fond TICE. Cette
formation s’est achevée par une démonstration des ressources du
Programme Sankoré, en présence de plusieurs partenaires béninois
bénéficiaires de ce programme.
L’Institut
français du Bénin (IFB) a initié ce projet de formation destiné à
des enseignants de FLE volontaires déjà sensibilisés et intéressés
par les TICE, rendu possible grâce à une subvention accordée par
l’Institut français de Paris dans le cadre de l’appel à projet
Fond TICE. Huit enseignants exerçant à l’Institut français du
Bénin et au Centre béninois des langues étrangères (CEBELAE) ont
été sélectionnés pour leurs compétences pédagogiques et
techniques.
Animé
par Stéphanie Meynet, formatrice en TICE et spécialiste en
ingénierie de la formation multimédia, cet atelier avait pour
objectifs de permettre aux enseignants de découvrir le potentiel du
TNI et de s’approprier le programme Sankoré pour faire évoluer
leurs pratiques de classe.
Pour
que les enseignants exploitent la richesse culturelle de la
francophonie dans leurs classes, l’équipe de l’Institut et la
formatrice ont souhaité que ce stage s’appuie sur un projet de
conception de ressources pour TNI ancrées dans la vie quotidienne
béninoise. Les enseignants ont choisi de créer des parcours
pédagogiques sur les thèmes suivants : la gastronomie
béninoise, la ville de Cotonou, l’artisanat et la vente de
l’essence.
Cette
formation s’est achevée par une démonstration des ressources
réalisées à partir du programme Sankoré sur TNI, en présence de
l’équipe de l’IFB, de représentants de l’Ambassade de France
au Bénin, d’un représentant de l’Agence universitaire de la
francophonie (AUF) de Cotonou, d’enseignants de collèges et lycées
équipés de TNI, et d’un Chef de service du Ministère de
l’Enseignement secondaire chargé du suivi du Programme Sankoré.
La
formation a été très appréciée par l’ensemble du groupe qui a
eu l’occasion de se familiariser
avec le programme Sankoré et
comprendre comment l’exploiter
en classe de FLE.
Les
enseignants ont manifesté leur volonté d’utiliser le TNI et les
ressources conçues pendant la formation dans leurs cours à l’IFB
et au CEBELAE.
Un
suivi pédagogique et une évaluation des usages du TNI (observations
de classes, entretiens avec les enseignants, questionnaires pour les
apprenants) seront effectués après la formation par la volontaire
internationale chargée de mission pédagogique en poste au Bénin.
Un rapport présentera l’analyse des usages du TNI observés.
Lucile Bertaux
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Bénin :
10.000 enfants de milieu péri-urbain vaccinés contre la rougeole
ABOMEY
CALAVI, 29 mars 2013 –
Le Ministre de la Santé Mme Dorothée Kindé Gazard a procédé ce
jour dans la commune d’Abomey-Calavi, située à 20 km de Cotonou,
au lancement de l’opération de vaccination de 10.000 enfants
contre la rougeole, en présence de l’Ambassadeur de France au
Bénin, Son Excellence Jean-Paul Monchau, de la Représentante de
l’UNICEF au Bénin, Dr Anne Vincent et du maire de la Commune
d’Abomey-Calavi, Patrice Hounsou Guèdè.
Selon
les statistiques présentées en 2012 aux états généraux de la
vaccination, 76 536 enfants de moins d’un an n’ont pas été
vaccinés contre la rougeole au Bénin. Plus de la moitié de ces
enfants non-vaccinés résident dans les 5 principales agglomérations
urbaines ou périurbaines du Bénin dont la commune d’Abomey-Calavi.
Cette dernière abrite à elle seule 10% des enfants non vaccinés
contre la rougeole du pays.
Dans
son intervention, Patrice Hounsou Guèdè a souligné que «la
rougeole est une maladie infantile qui peut parfois conduire à la
mort chez les enfants âgés de moins de cinq ans au Bénin et invite
les pères, les mères, les tuteurs, à conduire les enfants vers
les agents vaccinateurs installés dans les centres de santé, les
écoles, les marchés, les lieux de culte retenus dans la localité
pour la vaccination de 10.000 enfants contre la rougeole».
«Comment
expliquer qu’autant d’enfants ne soient pas vaccinés contre la
rougeole dans une commune à forte densité qui dispose de 13 centres
de santé publics, d’un hôpital de zone et de plusieurs cabinets
et cliniques privés agréés ? » s’est interrogée Dr Anne
Vincent. Elle a ensuite interpelé les parents pour ne plus faire
courir de risques aux enfants et a rappelé «qu’il est urgent de
prendre toutes les dispositions nécessaires afin que chaque enfant
d’Abomey-Calavi, chaque enfant du Bénin soit complétement vacciné
avant son premier anniversaire».
Pour
Son Excellence Jean-Paul Monchau, cette opération s’inscrit dans
le cadre du mois de la Francophonie, un espace politique et de
solidarité. Par ailleurs, il a souligné que l’intérêt de la
France et de l’ensemble des partenaires techniques et financiers
est de soutenir et d’aider les populations à la base. La santé et
l’éducation constituent les principaux secteurs d’intervention
de la France au Bénin, a-t-il précisé.
Saisissant
l’occasion du lancement de l’opération de la vaccination de
10000 enfants contre la rougeole, Mme Dorothée Kindé Gazard,
Ministre de la Santé, « a exhorté les agents de santé à
accorder une attention toute particulière aux activités de
vaccination afin que les femmes enceintes et les enfants de moins
d’un an soient correctement et complètement vaccinés. Par
ailleurs, elle a rappelé que la vaccination évitera des handicaps
aux enfants et les sauvera de la mort. »
Après
le lancement de l’opération, la Représentante de l’UNICEF,
l’Ambassadeur de France au Bénin, le point focal rougeole du
bureau de l’OMS au Bénin, le maire de la commune d’Abomey-Calavi
et les responsables de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours, partenaire de l’évènement, ont effectué une
visite dans trois centres de vaccination situés dans les zones
péri-urbaines de forte densité en vue d’apprécier l’effectivité
de l’opération.
En
prélude à cette opération, une course relais 4 x 2,5 km pour une
levée de fonds a regroupé 21 structures dont l’Ambassade de
France, l’UNICEF, l’OMS, la Présidence de la république et des
sociétés du secteur privé.
Hippolyte D.
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INTERVIEW DE
YOUN / AU DETOUR DE BABEL
Propos recueillis par Jessica OUBLIE
Vous étiez
au Bénin dans le cadre du Printemps des poètes et avez animé des rencontres
autour de la thématique « Donnez de la voix au poème ». De quoi
s’agissait-il exactement ? Comment avez-vous élaboré le programme de
cette résidence ?
Thiphaine Benoit fut
président de l’association Au détour de Babel durant 2 ans avant de se rendre
au Bénin. Toujours impliqué dans cette association, il a alors eu l’idée et
l’envie de mettre en place une action autour du spoken-word et de la parole
partagée dans son nouveau pays d’accueil, en créant un pont avec la France.
Ainsi Da Gobleen et moi-même, auteurs-diseurs-performeurs et membres de
l’association, avons été sollicités afin de mettre en place cet évènement en
collaboration étroite.
Nous sommes
intervenus, en ce sens, au sein de plusieurs structures et auprès de divers publics,
afin de partager un goût du verbe, un goût pour l’oralité et la poésie, cette
dernière qui nous anime, nous habite et nous nourrit. L’idée était de créer
des ponts, autant que faire se peut, avec des acteurs béninois (artistes,
musiciens, slameurs, diseurs, rappeurs, plasticiens…)
dans un but d’échange et de rencontre, de croisement des pratiques, des
cultures, des genres et des sensibilités.
Des performances et
rencontres créatives ont ainsi eu lieu à la prison civile de Cotonou, dans
l’école de Dantokpa, au village slam place de Bulgarie, et à l’Institut
Français où une création multi-focus, de type spoken-word, s’est mise en
place en parallèle. A noter également la projection à l’IFB et place de
Bulgarie du documentaire « Histoire de dires » que j’ai co-réalisé
il y a quelques années de ça. Ce filmqui aborde le slam et évoque par-delà
les écoles et courants, les bienfaits qu’il y a à partager la parole, à vivre
et vibrer ensemble ; ou comment « rexister » dans un monde où
l’on communique de plus en plus et où l’on se rencontre de moins en moins.
A
l’occasion de ce séjour, vous avez également travaillé avec certains acteurs
de la scène slam du pays. Avez-vous remarqué des particularités et/ou
similitudes dans vos écritures et les thématiques que vous abordées ?
Nous avions, en
effet, très peu de temps pour ficeler un spectacle avec les diseurs/slameurs/rappeurs
béninois, que sont Sergent Markus et Kmal. Il a ainsi fallu amorcer cette
création en amont, sans avoir eu l’occasion de se rencontrer, sinon par le
biais d’Internet. Après avoir survolé des vidéos afin de nous faire une idée
quant à la teneur de leurs textes et autres préoccupations, nous avons
commencé à imaginer, Da Gobleen et moi-même, une trame qui pouvait nous
permettre d’articuler nos langues.
C’est sur cette base
que nous avons impulsé la mise en place du spectacle intitulé [symphonetik],
comme une pièce à 4 voix et en 4 mouvements, avec 4 visions à la fois
singulières et complémentaires sur ce monde globalisé, ce qu’il a de bon et
les dérives qui en découlent, un monde pluriel dans lequel chacun cherche sa
place.
Peut-on
selon vous parler d’un slam francophone ou avez-vous constaté depuis vos
débuts des évolutions de la langue liées à des facteurs culturels ?
Pour moi, le slam
est avant toute chose une scène ouverte, une tribune de libre expression où
tout un chacun peut venir se dire et écouter l’autre. Contrairement aux idées
reçues il ne s’agit en aucune manière d’un genre ou d’une esthétique, sinon
d’un terrain d’expression. Une scène slam permet la réunion d’individus
divers en un même lieu, sur un temps donné, au sein d’un dispositif épuré,
lequel permet l’expression libre quelque-soit la langue utilisée, les thèmes
abordés et la façon dont ils le sont. Il s’agit donc d’un spectacle vivant et
mouvant, émouvant parfois,où l’individu renvoie au collectif et inversement,
pour façonner un monde pluriel riche de ses singularités.
Je ne peux dire si
la langue évolue sur les scènes slam, j’ai pour ma part l’impression d’être inondé
de signaux, matraqué de formules, saturé de slogans, le plus souvent
médiatiques et télévisuels, lesquels cherchent à nous vendre des objets, des
idées, etc. Le dispositif gratuit et libre d’accès de la scène slam (qui soit
dit en passant n’est pas le seul !) permet de se réapproprier les outils
de la langue, de la réinventer, et ainsi dire le monde avec sespropre mots,
de le penser et par-dessus tout d’exister en tant qu’individu singulier au
sein du collectif. Il y a autant de performances slam possibles qu’il y a
d’individus (même si des préoccupations, des approches de l’écriture, des
gestuelles, se recoupent). Le champ des possibles est donc des plus vastes et
la définition d’un « genre slam » impossible par essence.
Pour revenir sur
l’existence ou non d’un slam francophone ; certaines personnes s’attachent
au son, d’autres au sens, au rythme, sans oublier tout ce qui passe par le
corps alors que celui-ci porte le texte. Il peut y avoir des slameurs
percutants, tant l’énergie déborde,pour
un fond relativement creux. A l’inverse il y a des textes riches et fouillés
incarnés par des corps statiques et des voix monocordes. Par ailleurs, une
personne intimidée qui se lance sur scène, et qui tremble la feuille dans ses
doigts fébriles,qui bafouille, bégaye, va avoir tendance à créer un climat
d’écoute presque religieux tant l’auditoire a envie que la personne accouche
de son texte. C’est ce dernier point que je trouve le plus fort et sur lequel
j’aime à m’attarder : l’empathie des uns pour les autres qui se dégage
d’une scène (terrain social avant même terrain artistique) où la parole va de
pair avec l’écoute.
Vos
ateliers à destination du jeune public ont été très plébiscités. Quelle était
la visée pédagogique de ceux-ci? Quelle est la réaction ou remarque la plus
surprenante que vous ayez entendue d’un participant ?
Loin d’une approche
pédagogique à proprement parler, il s’agissait plus d’interventions en tant
qu’artistes afin de partager un goût du verbe avec des performances
déclamatoires poétiques en guise d’ouverture pour ouvrir ensuite sur une
dimension interactive à laquelle on tenait beaucoup, afin que chacun puisse
goûter aux bienfaits qu’il y a à se dire et à s’écouter. Nous sommes ainsi
intervenus à l’école en plein cœur du marché de Dantokpa avec des élèves,
professeurs, censeur, surveillants ultra-motivés et, tous autant qu’ils
furent, ravisde jouer le jeu. Un moment haut en couleurs avec une émulation
palpable et exponentielle au fil de la matinée.
Il y a eu également
une rencontreouverte à qui le souhaitait, à l’IFB, avec un joli groupe assez
diversifié qui s’est également pris au jeu.
A cette occasion, le doyen du
groupe présent, ancien professeur et actuellement examinateur de français(si
ma mémoire est bonne), a rebondi ayant été choqué par cette remarque que j’ai
l’habitude de faire aux différents publics que je croise: « Ne vous
souciez pas de l’orthographe, ce que vous écrivez doit l’être d’abord dans le
but d’être oralisé… ». Je fais cette remarque quasi-systématiquement
afin de permettre aux participants de se débrider, de se décomplexer face à l’appréhension castratrice qu’il
peut y avoir par rapport au fait de faire des fautes. Cet homme m’a très
justement repris et nous avons échangéavec le groupe en fin de séance (ce qui
nous a par ailleurs valu de nous faire enguirlander par la classe qui devait
prendre la relève dans la salle) sur ce point qui semble marquer une
différence d’approche culturelle quant à l’utilisation de la langue.Après
quelques jours en immersion, l’approche singulière de la langue à la sauce
béninoise (du moins ceux rencontrés) m’a sauté aux yeux: il y a une
recherche du mot juste, un souci du sens et du détail dans l’énonciation de
faits, également un attachement à l’écriture qui se doit d’être belle et
précise. Sur ce dernier point, une anecdote : à l’école de Dantokpa,
nous avons mis en place une petite contrainte d’écriture afin que chacun se
frotte au dire ; nous avons fait un brainstorming afin de collecter des mots
comme matière à l’écriture d’un texte. Pour ce faire j’ai écrit à la craie
les mots sur le tableau, avec l’aide d’un élève… (cf. photo) mon écriture fait triste mine à côté de la
sienne.
Le Bénin,
comme de nombreux pays africains, possède une grande culture de l’oralité.
Quel a été le principal enseignement de vos homologues béninois dans ce
domaine ?
Très paradoxalement
peut-être, je n’ai pas vu cet aspect le long de mon séjour, sinon un goût des
mots prononcé,pour ce qui est des slameurs impliqués dans l’évènement. J’ai
un certain nombre d’amis sénégalais, casamançais, maliens, burkinabés, en
France, et ma vision de l’Afrique était de fait un peu biaisée. Le Bénin se
situant en Afrique de l’ouest, je m’attendais en effet à y rencontrer des
conteurs, des griots, à découvrir des instruments traditionnels mélodiques,
etc. Tout cela est visiblement plus présent dans les pays du mandingue. J’ai
eu de nombreuses discussions au sujet du Bénin et de ses spécificités qui
seraient très liées à la religion endogène qu’est le vodoun. Marcel Padey, avec qui on a eu le plaisir et l’honneur de partager la
scène, m’a dit regretter le peu d’intérêt porté à la fois par les béninois et
par les instances politiques en matière de musique traditionnelle et de
recherche en la matière.
Par ailleurs, une
différence culturelle frappante : le rapport au corps et à la scène est
beaucoup moins complexé qu’en France ; J’ai ainsi vu des tout-petits se
frotter à la scène avec une verve acerbe et un sens du show aiguisé.
Après une
semaine de résidence, quelle (s) connexion (s) estimez-vous avoir mis en
place avec la scène slam du Bénin ? Des projets de collaboration sont-ils en
cours de réflexion ?
Il y a eu de
très belles rencontres, à la fois humaines et artistiques. Il a été question
d’enregistrer des morceaux en studio avec Marcel Padey, avec Sergent Markus
ou encore Séminvo, l’enfant noir, ce qui n’était pas réalisable au vu du
temps imparti. C’est donc à distance que ces combinaisons pourraient avoir
lieu dans un avenir proche. Il est par ailleurs question que Marcel et
Sergent fassent un tour en France, auquel cas nous organiserons des choses
afin de les recevoir dans de belles conditions et de poursuivre l’aventure
amorcée à Cotonou.
J’ai par ailleurs
acheté un instrument à Marcel, le tim’bo, afin d’associer cette sonorité au son
cristallin de la kora, au sein d’une création (en cours) impulsée par Au détour de Babel, intitulée
« Au fil de l’Eautre ».
Un des objectifs deAu détour de Babelestdonc de porter
des actions plurielles autour de la langue esthétisée et de permettre la rencontre
des gens et des genres. L’aventure au Bénin est un premier pas en Afrique, un
joli premier pas. Peut-être irons-nous d’ici peu chez le voisin
togolais ce qui permettrait de recroiser les amis béninois, de faire
fructifier les rencontres d’acteurs togolais invités (Efy et sa clique) sur
l’évènement, et de créer d’autres ponts. Pourquoi pas revenir au Bénin
pour présenter la nouvelle création au détour de Babelet ainsi jouer le tim’bo
en duo avec Marcel Padey ?!
Une
spéciale dédicace de fin pour nos blogeurs aux couleurs de votre séjour au
Bénin ?
|
Mon
retour à chaud : le yovo a froid !!!
PS :
J’ai été au Bénin, ce n’est pas grave… sinon gravé ! MERCI.
Propos recueillis par Jessica OUBLIE
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« Dix mots pour dire son désir d’une langue arc-en-ciel : le
français »
Pour la troisième année consécutive, le concours « Dis-moi
dix mots » a été organisé au Bénin par l’Ambassade de France. Huit
structures ont participé à cette opération qui permet à environ 400 élèves
d’affirmer avec créativité et ingéniosité leur attachement à cette langue
française qui est avant tout la leur.
Du fait des compositions
nationales, la semaine de la langue française et de la francophonie, initialement
prévue du 18 au 23 mars a été reportée du 25 au 30 mars. Un jury composé de
comédiens, de chanteurs et d’animateurs culturels s’est alors rendu au Centre
Béninois des langues étrangères et dans les collèges d’enseignement général
(CEG) Dantokpa et Océan (Cotonou), au Complexe scolaire le Bon Berger de
Godomey (Abomey-Calavi), aux CEG 1 Comé, CEG 1 Cové, au lycée Toffa 1er et au centre social la Passerelle
(Porto-Novo). Plus de mille personnes ont alors pris part aux visites guidées
de l’exposition des « Dis-moi dix mots » et aux représentations
théâtrales et ateliers animés par les participants du concours.
Le concours « Dis-moi dix
mots » pour Issa, seize ans, « c’est
une aventure dans l’histoire de la langue française. Il permet de savoir
comment sont nés les mots. Certains ont même des évolutions curieuses. J’ai
découvert que le mot « travail » vient de « tripalium », ou
instrument de torture. On ne pourra plus me dire que le travail n’est pas
pénible à l’avenir !». Pour Ahouefa de Porto-Novo, âgée de treize ans,
« ce concours montre bien comment
nos langues nationales font évoluer le français. Je crois même qu’on peut
parler d’un français du Bénin. Aussi, nos langues, comme le goun, empruntent
beaucoup au français. Je n’ai pas encore trouvé d’équivalent dans nos langues
pour dire science ou physique alors j’ai souvent l’impression de parler une
langue arc-en-ciel… ».
Ces huit établissements en lice
pour le prix du meilleur établissement ayant participé au concours se verront
remettre leur prix par des professionnels de la culture et du livre du Bénin le
mercredi 24 avril à 12h30 à l’issue d’une rencontre inter-établissements
réunissant l’ensemble des élèves du concours autour d’épreuves de dictée,
d’écriture poétique, d’histoire, de dessin, de mots croisés ou encore d’article
de journal. Deux-cent élèves sont attendus ce jour là dans les jardins et
salles de cours de l’Institut français.
« Dis-moi
dix mots » est une formidable occasion pour les élèves du Bénin, pays dont
moins de 30% de la population est alphabétisée en français, de se saisir de
cette langue avec imagination et méthode et de nourrir une réflexion sur les
bouleversements socioculturels et linguistiques rencontrés par celle-ci au fil
des âges et des lieux où elle est parlée. Pas étonnant que depuis trois ans au
Bénin ces dix mots soient non seulement affichés sur les murs des écoles, mais
se chantent aussi derrière un micro, s’écrivent sur une planche de scrabble, se
devinent en filigrane de grilles de mots fléchés et dans les corps à douze pieds
d’acrostiches. L’important est que les mots soient manipulés comme de
véritables matériaux renforçant les ponts implicites mais tangibles qu’ils
dressent entre l’ici et l’ailleurs.
Jessica OUBLIE
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Pas
de quartiers aux violences faites aux femmes !
Dans le cadre du Mois de la Francophonie, et en
accord avec le Plan d'action francophone sur les violences faites aux femmes,
l’Ambassade de France au Bénin a organisé des « Forums de
citoyennes » du 4 au 8 mars dans cinq arrondissements de Cotonou. Réalisés
avec l'appui technique de l'Association des femmes juristes du Bénin, ces
forums qui ont réuni 913 personnes avaient trois principaux objectifs : 1)
sensibiliser les populations à la loi portant sur la prévention et la
répression des violences faites aux femmes, 2) réunir les leaders d'opinion,
les hommes, les femmes, les responsables de quartiers autour de la question des
violences conjugales pour favoriser l'instauration d'un dialogue concerté à ce
sujet, 3) présenter les différents recours dont disposent les victimes de
violences basées sur le genre.
Les échanges se sont déroulés en
langue nationale et ont été conduits par une équipe de professionnels
constituée pour l'occasion et composée d'un médecin, d'un psychologue, d'une
juriste, d'une assistante sociale, d'une commissaire et d'une adjudante de
police. Les questions ont principalement porté sur les dispositions juridiques
pour protéger la victime dénonçant son agresseur, l'accessibilité aux soins
dans les structures publiques et les dispositifs d'écoute mis en place ainsi
que les procédures judicaires et extrajudicaires.
Après des petits déjeuners offerts par
l'Ambassade de France, 116 personnes ont ainsi pu bénéficier de consultations
individuelles et gratuites dans des lieux attenants aux forums. Cette
initiative pourrait à l’avenir être reconduite et généralisée aux autres
arrondissements de Cotonou avec l’appui des autres partenaires techniques et
financiers participants aux activités du groupe sectoriel « genre et
protection sociale ».
Jessica OUBLIE
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« Une course 10.000m, 10.000 vaccins »
Le
dimanche 24 mars, après les mots de bienvenue de M. l’Ambassadeur de France,
Mme la Représentante de l’Unicef et M. le Représentant de France Volontaires,
M. le Président de la Ligue régionale Atlantique/Littoral d’Athlétisme a donné
le coup d’envoi de la course relais « 10.000 vaccins contre la rougeole »
devant un public d’une centaine de personnes.
Face
à lui, au départ de l’Institut français, vingt deux coureurs arboraient
fièrement des tee-shirts aux couleurs d’entreprises (Ascoma, Allianz, Delmas,
SCB-Lafarge, Port autonome), d’organismes internationaux (UNICEF, OMS), de
missions diplomatiques (ambassade de France, ambassade d’Allemagne, Union
européenne), d’agence de coopération (agence française de développement),
d’associations (Lion’s club, club international des femmes de Cotonou,
l’Association des français du Monde du Bénin, France Volontaires), de corps
militaire (la garde républicaine) et d’école (le lycée EFE Montaigne).
Au
total, ce sont 24 équipes (4 équipes : les équipes féminine et masculine de la
ligue d’athlétisme, la garde républicaine, France Volontaires ont couru à titre
gracieux dans un cadre partenarial) soit 88 coureurs dont M. Jean-Paul Monchau,
Ambassadeur de France et M. Hans Jörg Neumann, Ambassadeur d’Allemagne, qui ont
participé à cette manifestation sportive à caractère humanitaire. La course
aura ainsi permis de collecter 2.000.000Fcfa pour financer, du vendredi 29 au
dimanche 31 mars, une opération de vaccination contre la rougeole au profit de
10.000 enfants âgés de 9 à 29 mois dans la commune d’Abomey-Calavi.
Grâce
au soutien de la Société Générale qui a financé l’ensemble des coûts
opérationnels de la course (personnels de sécurité et santé, juges et arbitres,
matériel technique, serviettes, etc.), à France Volontaires qui a produit 130
tee-shirts pour les coureurs et le personnel d’accueil, à Allianz qui a offert
une assurance à l’ensemble des coureurs, à Possotomé qui a fourni plus de 400
litres d’eau, l’Ambassade de France a ainsi pu réaliser une rencontre sportive
à la hauteur de son Mois de la Francophonie qu’elle désirait novateur,
multidisciplinaire et surtout fédérateur.
La
boucle de 2,5km qui reliait l’Institut français à la Présidence en passant par le
Boulevard de la Marina a donné lieu à des chronomètres quasi professionnels !
Avec une moyenne de 8 minutes par boucle, les deux équipes de l’association
sportive du Port autonome sont arrivées en tête du classement juste devant les
4 coureurs de la Ligue régionale Atlantique/Littoral d’Athlétisme.
Si
le professionnalisme de cette matinée a été maintes fois salué par les
participants, c’est sans nul doute grâce à l’accueil chaleureux de l’équipe de
France Volontaires, à l’extrême vigilance et à la grande disponibilité des
équipes de sécurité en place et constituées de la Police nationale, la
Gendarmerie, les Sapeurs pompiers, la Croix rouge et la dynamique équipe du
Rollers mens Club de Cotonou.
L’intérêt
réel des compétiteurs pour les questions de santé publique et de mortalité
infantile, les conditions climatiques très favorables, la rigueur de la Ligue
départementale d’Athlétisme dans l’organisation technique de la course, la
ponctualité des coureurs, la solidarité entre les équipes, le caractère festif
de l’évènement, ont fortement contribué à la convivialité de cette matinée
sportive.
Jessica OUBLIE
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Les volontaires courent pour lutter contre la rougeole
Dimanche 24 Mars 2013, Noémie, Manon, Nicolas et Antoine, quatre volontaires français au Bénin, se sont donné rendez-vous au petit matin pour participer à la course-relais « 10 000 vaccins contre la rougeole » organisée par l’Ambassade de France dans le cadre du mois de la francophonie. A 8h30, 24 équipes ont pris le départ de la course. Chacun des participants a parcouru 2,5 km sur le pavé Cotonois avant de passer le relais à son coéquipier. Les équipes les plus entrainées ont terminé la course en moins de 32 min (31min 37 s 6 centième). Nos quatre volontaires ont quant à eux fini la course en 43 min 50 s et 6 centième, un temps qui les a placé en 9ème position au classement général.
Cette
course-relais était organisée afin de récolter des fonds pour le
lancement d’une campagne de vaccination contre la rougeole qui
débutera vendredi 29 mars dans la commune d’Abomey-Calavi. La
représentante de l’UNICEF au Bénin l’a rappelé : la
rougeole, maladie bénigne dans les pays développés, reste une
affection extrêmement contagieuse et meurtrière dans les pays où
la vaccination n’est pas systématique.
Doriane VILAIN
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15ème
édition du printemps des poètes
Francophonie
– Symphonie : les paroliers donnent de la voix au poème
Le
Bénin n’est pas resté en marge de la 15ème édition
du printemps des poètes. A cette occasion, l’Institut Français du
Bénin a organisé un "concert
de slam" le samedi 16 mars. Et autour du thème de cette
édition du printemps des poètes, K-mal, Sergent Markus,
puis Youn et Da Gobleen,
tous deux membres fondateurs du collectif français ‘’Au détour
de Babel’’.
Samedi
10 heures : Thiphaine,
l’organisateur du concert, les quatre slameurs du Bénin et de la
France : K-mal & Sergent Markus,
Da Gobleen & Youn,
accompagnés des musiciens, sont venus mettre au point les derniers
réglages, faire les balances et un tout dernier filage avant le
concert du soir. Ambiance assez décontractée pour les slameurs qui
mettront en branle le public de l’Institut Français, juste avec
des mots.
Des
scènes comme celle de ce
soir, ils en ont l’habitude. Pour K-mal,
le thème de la 15ème édition de ce printemps des
poètes reste justifié : « donner de la voix aux poèmes,
c’est un peu ce que nous avons toujours fait à travers le Bénin
Slam organisé à chaque printemps des poètes et qui en est à sa
6ème édition ». A 10 heures du spectacle, Da
Gobleen est déjà
surexcité. Lors des temps morts de la répétition, son état de
fébrilité se laissait facilement remarquer. Il est venu de France
avec Youn, tous deux membres fondateurs du collectif ‘’Au détour
de Babel’’.
«
‘’Au détour de Babel’’ en référence à la fameuse tour de
Babel qui démontre l’arrogance de l’homme qui cherche à
atteindre le niveau de Dieu », explique Youn. « Mais
aussi à cause de la pluralité et la diversité des langues et donc
de la richesse culturelle liée à cette diversité ». C’est
le tout premier printemps des
poètes en Afrique pour les deux slameurs français. Et il y a bien
longtemps qu’ils en avaient envie. « C’est notre tout
premier printemps en Afrique. Et cela fait longtemps qu’on y
travaillait. J’ai plein de potes sénégalais et mauritaniens. Et
donc l’envie était là depuis. Le printemps des poètes a été la
bonne occasion ».
Sergent
Markus, lui, lors de la
répétition a montré qu’il venait effectivement de l’armée
même s’il a substitué la baïonnette à la plume aujourd’hui.
Sa voix forte et résonnante rappelle les entrainement dans les
casernes. D’ailleurs le slam pour lui est « l’art qui donne
de la voix au poème ». Le thème choisi de cette 15ème
édition est donc bien trouvé pour célébrer le slam.
De
l’engagement sur scène…
14
heures : plus de trois heures de répétitions sont passées.
Tout semble près pour le concert. Ce n’était pas évident pour
ces quatre slameurs qui ont pu préparer une partition complète d’1
heure 30 mn en deux jours seulement. « Le plaisir a été
intense, mais monter une création en l’espace d’une ou
deux journées, il faut le faire. C’est une création
express donc un réel défi », a expliqué Youn. K-mal, quant
à lui, revenait d’une tournée à Niamey et préparait également
le village slam dans le cadre de la 6ème édition du
festival Bénin Slam. Mais malgré la distance et la différence
culturelle, l’équipe a réussi à « ficeler quelque chose »
selon Youn.
Ce
soir donc, quatre paroliers sur la scène du théâtre de verdure de
l’Institut Français de Cotonou, une diversité culturelle, une
langue en commun, et surtout un même mot sur lequel s’accordent
les quatre voix : l’engagement.
On
s’occupe de vous…
21
heures : « bienvenus dans le parc d’attraction, vous
ne vous occupez de rien, on s’occupe de vous.. » lance Youn.
Toute la soirée sera rimes, vers et lyrics sur
fond musical afro-beat. Saxophone, batteries, guitare solo et basse….
Tout pour égayer un public mais aussi pour conscientiser. Devant un
public assez réceptif qui sait ovationner quand il le faut, les
quatre artistes veulent donner du cœur à leurs plumes, mais aussi
révéler une personnalité à travers les paroles de leurs chansons.
K-mal dira que « la parole est un feu ». Et qu’il faut
faire attention à tout ce qui sort de notre bouche. « Il
y a des paroles qui blessent et qui font mal et personnellement
tout ce que je dis reflète ma personne ». Le slam ce soir,
c’est aussi beaucoup de textes engagés. Un peu à l’image de
K-mal. Le slameur est celui « qui
a mal, celui qui ressent les maux du monde, qui tient à se faire
écouter et qui tient à changer le monde», explique K-mal en
faisant allusion à la véhémence de ses textes. Discours assez
exubérant et aussi diatribes du côté du collectif ‘’Au
détour de Babel’’. Da Gobleen
chante le monde et le compare à « un bidon d’essence hautement
inflammable». Et sur ce point il ne fait pas de cadeau aux
‘’mastodontes’’ du capitalisme et aux hommes politiques
cupides.
«
Dans ce texte, je fais un parallèle avec le pétrole.
C’est comme si toutes les industries et particulièrement
l’industrie automobile ignorait la pollution et faisait semblant
d’ignorer le fait que les puits de pétroles vont tarir dans
peu de temps ». Dans ce texte Da Gobleen
dénonce les guerres qui se font pour le pétrole et le fait que l’on
s’entredéchire pour des intérêts personnels. Da Gobleen,
assez colérique à tel point qu'il voudrait « que tous ces
pétroliers qui exploitent les ressources naturelles des pays et qui
les maintiennent dans une situation d’assistanat, de dépendance
énergétique et financière, s’écroulent ». Mais Da
Gobleen veut surtout être
un porteur d’espoir. Et c’est l’espérance qu’ils ont tous
essayé de véhiculer sous le ciel sombre de l’Institut Français
ce samedi 16 mars. Da Gobleen,
Youn, Sergent Markus,
K-mal : quatre slameurs pour qui le mot « n’est
jamais mort ».
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Place au genre : des ateliers très appréciés
Vendredi 8 mars, près de 200 participants sont venus assister au "Forum de Citoyennes" organisé par l'Ambassade de France et l'Association des Femmes Juristes du Bénin (AFJB) dans le cadre du mois de la Francophonie.
Cet atelier de sensibilisation sur les violences faites aux femmes était animé par cinq professionnels, tous reconnus par leurs pairs dans leurs domaines d'activité respectifs : Blandine Yaya, juriste et spécialiste de la lutte contre les violences basées sur le genre ; Komlan Vidéhouénou Agossou, médecin gynécologue au CNHU où il offre des consultations gratuites aux victimes de sévices sexuels ; Fanny Ogoun, assistance sociale à la Maison de l'Espérance ; Clément Akpakla, psychologue ; et Innocentia Apovo-Monteiro, commissaire de police, adjointe au chef de l'Office Central de Protection des Mineurs.
Cet
atelier, qui faisait suite aux quatre premiers qui s'étaient
déroulés depuis le début de la semaine, a permis de dresser un
bilan quant à l'arsenal juridique en vigueur pour lutter contre les
violences faites aux femmes (notamment la loi du 9 janvier 2012,
encore peu et mal connue) et les mesures d'assistance sociale,
médicale et psychologique à disposition des victimes. Près de 80
personnes ont également pu bénéficier de consultations gratuites
auprès des intervenants afin d'obtenir des renseignements plus
précis par rapport à leur situation personnelle. En présence de la
chef d'arrondissement et de la chef de quartier (2e
arrondissement, quartier Sénadé), les participants de l'atelier de
clôture ont été informés des recours juridiques possibles, de
l'utilité juridique des certificats médicaux dans le cadre de la
répression des violences basées sur le genre ou encore des
structure d'écoute à leur disposition.