Journée internationale de la Femme
8 mars 2013
Message de S.E. M. Abdou Diouf
Secrétaire général de la Francophonie
Mesdames,
Il n’est évidemment nul besoin d’attendre la Journée internationale de la Femme pour souligner, Mesdames, l’importance de votre contribution au fonctionnement et au rayonnement de la Francophonie, tant au sein de l’OIF, de l’APF, de l’AUF, de TV5Monde, de l’Université Senghor, de l’AIMF, que de la CONFEMEN ou de la CONFEJES, mais ce 8 mars est pour moi, chaque année, l’occasion privilégiée de vous redire avec plus de solennité, et non moins de conviction combien votre rôle est essentiel.
Cette journée particulière doit d’abord constituer pour nous toutes et nous tous un moment partagé de convivialité. Il n’en demeure pas moins que cette célébration s’est affirmée, année après année, comme la journée où l’on dresse un bilan de la situation et de la
condition des femmes à travers le monde, où l’on renouvelle les engagements à souscrire, les combats à mener. C’est précisément parce que cela ne va pas encore de soi que nous devons aussi fêter ce 8 mars avec la conscience aiguë qu’il nous faut rester vigilants et
volontaires.
Voter des lois nouvelles, édicter des droits nouveaux est une condition nécessaire mais non suffisante parce qu’il est tout aussi urgent de faire évoluer, en profondeur, les mentalités. N’est-ce pas au nom d’une certaine image de la femme, de certains préjugés tenaces, transmis de génération en génération, de certains comportements rétrogrades voire réactionnaires que l’on continue, au XXIe siècle, à justifier l’injustifiable, à tolérer la discrimination, la relégation, et dans les pires des cas la violence la plus indigne qui soit?
Agir pour améliorer la situation et la condition des femmes, ce n’est pas agir contre les hommes. Ce n’est pas, non plus, s’enfermer dans un discours de victimisation. C’est tout simplement, par-delà l’affirmation de l’égalité inaliénable entre les hommes et les femmes, mettre toutes les chances de notre côté pour relever les défis complexes et résoudre les crises de tout ordre qui déstabilisent la marche du monde d’aujourd’hui. Comment imaginer que nous pourrons le faire en nous privant de la moitié des énergies et des talents de
l’humanité ?
Célébrons donc ce 8 mars avec une pensée particulière pour toutes ces femmes dont les droits les plus élémentaires et la dignité sont quotidiennement bafoués, pour toutes ces femmes dont l’intégrité physique est violée dans les conflits armés, et pour toutes celles et tous ceux qui luttent courageusement pour que cela cesse, mais vivons aussi cette Journée comme la promesse, pour toutes les femmes et tous les hommes, d’un avenir meilleur à bâtir ensemble.
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